Ne pas subir de contrainte lors du consentement est la première condition pour qu’un mariage existe (Catéchisme de l’Église catholique n°1625).
Sans la liberté, les époux ne se donnent pas pleinement l’un à l’autre. Mais surtout, c’est le caractère exclusif de l’engagement qui est libérateur. Géraldine qui, à force de tenir à sa (fausse) liberté, a connu des histoires sentimentales peu reluisantes dont elle a eu du mal à se remettre, en est désormais convaincue: «Je me sens libre depuis que j’ai dit oui. Je ne me demande plus si nos caractères sont compatibles ou si mon voisin est mieux que mon mari: j’ai choisi ! »
Un acte de volonté
Abandonner la pente attirante du « moi-moi-moi» peut sembler difficile. Le jour J, les mariés répondent à l’hésitation par un acte de volonté. «Il n’y a pas de couple possible sans cette volonté ferme des deux partenaires de tout faire pour réussir, dans la fidélité et la confiance», rappelle le Père Denis Sonet.
Mais pour être libre, les bons sentiments ne suffisent pas. Il faut se connaître soi-même et savoir comment l’autre fonctionne. Le Père Antoine de Romanet, qui reçoit des centaines de fiancés chaque année, leur fournit une liste de sujets qui fâchent à aborder ensemble avant de se décider: choix spirituels, famille, sexualité, argent… À chacun de réfléchir aux chaînes qui risquent de l’entraver. Tout le monde n’est pas exposé aux mêmes tentations: l’un sera plus impatient, l’autre plus sensuel, l’autre encore, narcissique…
Édifier la maison commune nécessite d’échanger sur la manière de l’habiter: vacances, endettement, relations avec la belle-famille… «Il faut savoir se dire le point à guérir chez chacun, avec bienveillance, pour ne pas risquer de devenir des “partenaires logistiques” englués dans les soucis matériels», indiquent Alex et Maud Lauriot-Prévost, auteurs de Jésus sauve ton couple (Salvator, 2013).
Une fois mariés, les époux doivent continuer à purifier leur relation. Ils apprennent à dépasser la seule logique des désirs en posant des actes d’amour, en renonçant à certains plaisirs s’ils peuvent nuire au couple et en apprenant à se donner l’un à l’autre. Car le couple est presque une troisième personne dont chacun doit prendre soin.
S’appuyer sur les sacrements
Régulièrement, il est bon de faire le point sur son couple; cela fait partie de son cheminement. «Suis-je libre vis-à-vis de mon besoin affectif, de ma peur de la solitude, des pressions de ma famille ou de mes illusions ? », interroge ainsi le Père Étienne Vetö, du Chemin Neuf.
Si une envie de changer d’air taraude un des conjoints, il faut savoir la repérer. Ce fut le cas pour Rémy et Jeanne après trente ans de mariage : «Séparés géographiquement pour des raisons professionnelles, nous étions soudain confrontés au désir de liberté de chacun : vies parallèles, rythme urbain, désir de s’occuper des enfants plutôt que de nous, d’avoir une existence sociale en étant chacun à fond dans nos métiers…». C’est grâce au mouvement Retrouvailles qu’ils sont revenus sur ce don sacramentel fait l’un à l’autre. La prière et les sacrements leur ont donné la force qu’ils n’avaient plus.
Pour devenir libre, le peuple hébreu a traversé la mer Rouge. Par cet acte de confiance, il a avancé au large et bravé le danger, comme Rémy et Jeanne qui ont transformé leur crise en occasion de croissance.
Olivia de Fournas
Famille chrétienne du 31/08/2013